Les années 1891 marquent une période pendant laquelle les hésitations se poursuivent à propos des potentiels carburants pouvant être utilisés sans qu’un choix définitif soit porté sur un des trois en compétition : le pétrole, le charbon et le gaz. En 1894, pour la première fois, la moto devient un produit au sens commercial.
1894 : la moto devient un bien commercial
En 1894 est présentée une moto disponible dans un réseau de vente. Son nom : Hildebrand et Wolfmuller. En France, le nom commercial de ce modèle sera “Pétrolette”. Sa motorisation initiale ne comporte qu’un cylindre. Plus tard, son moteur aura deux cylindres. La troisième évolution de ce modèle comportera un moteur à quatre temps de 1490 centimètres cubes. Il est refroidi à l’eau et positionné sous le cadre de l’engin. A cette époque, le réservoir à essence est situé à l’arrière.
Mais le public ne réalise pas forcément que cet objet révolutionnaire a également un défaut immense lié aux faibles connaissances en technologies. Ses bielles ne peuvent tourner à faible vitesse. Conséquence : pour favoriser la compression des élastiques sont utilisés.
Saut technologique de la moto dès 1896
Cette impulsion viendra du fabricant anglais Roc. Il va doter ses motocycles d’une boite de quatre vitesses. Autre innovation majeure, l’existence l’ajout d’une pompe à huile, d’un système d’allumage performant couplé à une batterie. L’année 1897 marquera de nouveaux progrès : en France, le mot motocyclette est créé. En Angleterre, des freins à disque apparaissent.
Multiplication des marques de moto
C’est fait, la moto est un bien commercial. Dès 1901, le consommateur n’a que l’embarras du choix sur le marché tellement il y a des marques et des modèles de moto. Pour monter l’engouement de cette époque, il est intéressant de noter que pendant le siècle suivant, le nombre de marques disponibles sur le marché ira décroissant. Pour aider les clients à choisir, la revue “Nature” propose des articles comparant les performances des différents modèles. Le nom de la revue indique que les conséquences des moteurs sur l’environnement n’étaient pas encore perçues. Seule comptait l’innovation technologique.
Les évolutions technologiques permettant d’aboutir vers la moto moderne vont s’enchaîner à une vitesse folle. En 1902, la société Royal utilise la boite de vitesse à deux rapports et innove en utilisant une chaîne pour transmettre le mouvement. La même année la société française Bichrone dote pour la première fois des motos de moteurs à deux temps et comportant deux cylindres disposés en V. L’année suivant 1903, la firme autrichienne Roessler-Javerning produit des motos dotées de suspensions sur les deux roues. La même année, le belge F.N. parvient à monter un moteur quatre cylindres sur une moto. Les soupapes de ce moteur sont disposées en ligne et commandées à distance. Mieux, la firme F.N. inaugure la transmission par arbre.
La moto dépasse 100 kilomètres par heure
En 1903, la société Fournier commercialise une moto dotée d’un moteur Buchet. Ce dernier a deux cylindres et ses 2340 ou 2976 centimètres cubes propulsent l’engin à 120 kilomètres par heure. La même année à Minneapolis aux États-Unis d’Amérique apparaît la suspension avant à fourche télescopique. Dans le même pays et la même année un moteur à huit cylindres est pour la première fois monté sur une moto. C’est l’oeuvre de la société Curtiss. Un an après, en 1904 apparaît la boîte de vitesses à quatre rapports. C’est une création de Roc, une société anglaise.